Dominant le village de Prats de Sournia, a environ 650 mètres d’altitude, la tour de Prats de Sournia, a très tôt justifié son rôle de tour à signaux. Avec une vision à 180°, dominant la plaine du Roussillon, elle était le relais parfait pour informer le haut Fenouillèdes des mouvements des envahisseurs.

       Nous pouvons distinguer à l’observation de l’architecture, deux époques. Du côté sud, une maçonnerie rudimentaire peu travaillée, notamment pour les pierres d’angle, qui part en biseau jusqu’à la base nord et pourrait être d’origine Wisigothique (VI^ème – VII^ème siècle). Au nord, une construction soigné avec de belles pierres d’angle taillées. Cette seconde partie pourrait être du XI^ème - XII^ème siècle. Il semblerait donc que la partie nord se serait effondrée. Nous ignorons les circonstances, qui pourraient être dues à un défaut de construction, un séisme ou une attaque. 

       Nous pouvons considérer que la partie nord a probablement était construite sous l’autorité du comte Oliba Cabreta et ses deux fils Guifred et Bernard (vers 1142), qui a fortifié le haut Fenouillèdes et crée une cinquantaine de tour de guet. Ces dernières étant chargées de transmettre à tous le châteaux l’appel à l’ost, pour lutter contre l’envahisseur.

      Le signal consistait :

- La nuit, en un feu de paille;

- Le jour, la paille était mouillée de façon à faire une fumée abondante.                                  

       Cette tour était surmontée d’un farahon (cage de fer), destiné à empêcher les brins enflammés d’être emportés par le vent. Un « farahoner » avait la charge d’allumer la botte de paille. La tour de Prats, dépendant du château royal de Sournia, un sergent d’arme y était affecté à demeure avec sa famille en permanence, celle-ci faisant également office de prison. Jusqu’à la destruction du château le 17 septembre 1537 par Louis de Beaumont, capitaine général des Comtés du Roussillon et autres.